lundi 15 février 2010

Absurdité (ceci n'est pas un exercice)

Yvon, déserteur de son île, était palefrenier au monastère des frères Jacquot. Ce joyeux lieu de prières et de sanctifications était situé sur un joli mont quelque part en France (À noter que le lieu exact de l'histoire ne sera jamais révélé. Les frères Jacquot ne tenant pas à être envahi par des fouineurs venus d'Outre-Atlantique et sachant peu parler le français. Ils sont déjà fort occupés à faire l'éducation de ce boso d'Yvon. Merci). Donc, toujours est-il, qu'Yvon se sentait bien seul là-haut. Le cadet Jacquot lui parlait sans cesse du Christ Roi et lui disait qu'avec lui il n'était jamais seul. Dieu était dans son coeur. Yvon, torse nu dans l'écurie, se tâtait souvent la poitrine pour toucher Dieu, mais il n'eut jamais de réponse. Jacquot l'aînée lui disait qu'il était mal vu de s'exposer ainsi devant des chevaux et que, s'il voulait réellement connecter avec l'amour divin ce serait par la prière. Yvon se mit alors à prier. Frénétiquement. Si bien que les frères Jacquot pensèrent lui coudre une soutane en sac de jute. Malheureusement les sacs de jute étaient fort précieux en ces temps de récolte...Où allait on entreposer le grain sinon? Heureusement le frère cadet, qui se réveilla tout en sueur en plein milieu de la nuit, fit un rêve très catholique (c'est à dire qu'il rêva d'une forêt où gambadaient gaiement hommes vertueux et animaux sifflotant des cantiques) et décida, suite aux révélations ainsi faites, de raccourcir sa tunique ainsi que celle de son frère pour en faire une toute neuve à Yvon! Ô félicité! Yvon était si heureux qu'il jura de ne plus jamais chercher Dieu dans l'écurie. Les frères Jacquot quant à eux se réjouir d'avoir sauvé un autre québécois des griffes du vulgaire...

Et d'avoir dorénavant les cuisses au frais!

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